La biennale d’art contemporain de Lyon

Une biennale d’art contemporain est un évènement artistique de taille. Les villes organisatrices de ce type de manifestations culturelles sont de plus en plus nombreuses. Celle de Lyon a lieu tous les deux ans en alternance avec la biennale de la danse, créée en 1984.

En quoi consiste la biennale d’art contemporain de Lyon ?

La biennale d’art contemporain de Lyon est une exposition qui a lieu tous les deux ans, lors des années impaires. Elle a été créée en 1991 par Thierry Raspail, un historien de l’art, spécialisé dans l’art contemporain. Ces évènements s’articulent en trilogie : un même fil rouge relie 3 biennales successives. Thierry Raspail ne définit pas cela comme un thème ou sujet, mais plutôt comme un mode d’exploration. Les biennales de 1991 à 1995 étaient ainsi liées par le mot « histoire ».

Dès sa création, la biennale a été un succès : elle a accueilli 73 000 visiteurs en un mois. Des pièces inédites y ont été exposées par 69 artistes. Chacun d’entre eux disposait d’un espace de 120 m², de quoi leur permettre d’exprimer leur art librement !

D’autres éditions ont été particulièrement intéressantes et ambitieuses. Ainsi, celle de 2001, intitulée Connivence, abordait le sujet de la convergence entre les arts. En 2003, l’évènement s’est implanté dans de nouveaux lieux : la Sucrière, ancien entrepôt industriel réhabilité, et le musée d’art contemporain. Le succès de la biennale est grandissant. La 13e édition regroupant des artistes de 28 pays différents a ainsi attiré près de 210 000 visiteurs.

Face à une telle réussite, deux plateformes se sont ajoutées à la biennale : Résonance en 2003 et Veduta en 2007. Afin de rendre l’art accessible au plus grand nombre, Résonnance multiplie les expositions et les performances grâce à la participation des écoles d’art et d’architecture ainsi que des associations culturelles de la région notamment. Le dispositif Veduta, quant à lui, rend possible une collaboration entre artistes et habitants de l’agglomération.

L’édition 2019 – 2020

La 15e édition de la biennale d’art contemporain de Lyon a emprunté le titre d’un poème de l’écrivain américain Raymond Carver, Là où les eaux se mêlent.

Là où les eaux se mêlent

La grande nouveauté est le lieu particulièrement original utilisé pour l’occasion, en plus du musée d’art contemporain de Lyon. En effet, ce sont les anciens locaux de l’usine d’électroménager Fagor-Brandt qui ont accueilli artistes, œuvres et visiteurs en 2019. Ce site de 4,5 hectares, qui témoigne de l’histoire ouvrière de la ville, offre des conditions idéales pour un évènement de cette ampleur.

Vue d'une partie du hall 3 des usines Fagor, la 15è Biennale d'art contemporain (usines Fagor, Lyon) -
Vue d’une partie du hall 3 des usines Fagor – 15è Biennale d’art contemporain (© Flickr)

À travers un paysage hors du commun, le spectateur est invité à vivre une expérience physique, visuelle, mais aussi spirituelle. Pour ce faire, des artistes venus de Buenos Aires, Johannesburg, Mexico, Brooklyn, Bangkok, Paris et d’autres villes du monde ont conçu des œuvres en prenant en compte l’histoire des lieux.

L’édition de 2019 – 2020 de l’évènement s’est étendue sur tout le territoire régional : le dispositif Veduta a ainsi permis aux habitants de collaborer avec des artistes sur certaines interventions. L’objectif était d’ouvrir cette manifestation culturelle à un public aussi large que possible, sans distinction d’âge ni de condition sociale.

La nouveauté de cette biennale est la jeune création internationale. Le but de cette action était de soutenir de jeunes artistes venus de la région, mais aussi de l’étranger. Les curateurs du Palais de Tokyo ont ainsi sélectionné 10 artistes qui ont pu bénéficier d’une grande visibilité due à l’essor de l’évènement, véritable tremplin pour leur création.

Cette 15e édition, qui s’est clôturée le 5 janvier 2020, a accueilli de nombreux journalistes et professionnels ainsi que 273 000 visiteurs qui se sont déplacés pour admirer les 242 œuvres exposées.